La ‘collaboration avec les familles’ fait partie des intentions de pratiquement toutes les institutions résidentielles pour enfants et adolescents. Pourtant cette collaboration est régulièrement au cœur des difficultés des équipes éducatives. Soit la famille est ‘absente’ ou ‘peu collaborante’. Soit la famille est (trop) ‘présente’ et sensiblement ‘agressive’ vis-à-vis de l’institution. Et pour cause, la famille est rarement ‘demandeuse’ de la prise en charge de leur enfant. L’aide qu’on leur apporte est souvent ‘contrainte’ et l’on se retrouve dans cette situation en apparence absurde où ni l’un (la famille) ni l’autre (l’institution) est à l’initiative de la relation. Comment, dans un tel contexte, amorcer une collaboration ? Comment négocier un projet qui satisfassent l’enfant, la famille et l’institution ? Comment tenir compte de la ‘non demande’ initiale de la famille ? Comment créer un contexte de collaboration ? Quels dispositifs mettre en place ? Quelles attitudes promouvoir ?

Objectifs de la formation

• Se familiariser avec le paradigme systémique.
• Manœuvrer avec la non-demande initiale de la famille et le mandat institutionnel.
• Réaliser une analyse de la demande.
• Sortir des rivalités et marquer le contexte dans le sens de la collaboration.
• Promouvoir des attitudes d’écoute et d’accueil de la famille.
• Mettre en place des dispositifs concrets pour améliorer la collaboration avec la famille.

Chaque exposé théorique débouchera sur des propositions concrètes en termes de collaboration avec les familles. En outre, les analyses de situations permettront aux participants d’élargir leurs questionnements et repartir avec de nouvelles pistes en termes d’attitudes et d’accompagnement.

Contenu

Dans un premier temps, nous rappellerons les éléments du contexte dans lequel s’inscrit la relation Famille – Institution (mandat, contrainte, ‘passif’ éventuel, aide non sollicitée, projection, rivalités, etc.) Nous réaliserons combien l’aide éducative apportée à l’enfant est tributaire de la qualité de la relation entre la famille et l’institution.

Le deuxième temps sera plus technique : nous aborderons les premiers contacts avec la famille lors de l’admission d’un enfant en institution.

• Comment réaliser ce qu’on appelle, en systémique, « l’analyse la demande »
• Comment repérer et rencontrer les différents acteurs de la situation ?
• Comment mener les premiers entretiens
• Comment tenir compte de l’histoire du ‘problème’ et des ‘solutions’ envisagées ?
• Comment transformer les aspects contraignants de la situation en opportunités ?
• Comment clarifier son mandat et négocier un projet commun ?

Dans un troisième temps, il sera question de dispositifs concrets en cours de prise en charge.
Après avoir mis en commun les procédures pratiquées dans les différentes institutions en matière de collaboration, nous dégagerons les avantages et les inconvénients de ces différentes pratiques collaboratives et nous imaginerons de nouvelles pratiques et attitudes en la matière.

• Comment adapter les pratiques aux réalités de certaines familles ?
• Comment créer un climat de convivialité et de participation à la vie institutionnelle ?
• Comment reconnaitre et mettre en évidence les compétences de la famille ?
• Comment oser un dialogue authentique et respectueux des familles ?
• Comment organiser et mener les entretiens avec la familles ?

Enfin, dans un quatrième temps, il sera question de situations particulières soulevant des questions éthiques : maltraitance, négligence sévère, désinvestissement parental, cohérence éducative, immaturité affective, etc. Nous constaterons la diversité des situations familiales dans lesquels surviennent ces phénomènes. Certains parents sont conscients du problème, d’autres moins ou pas du tout. Certains parents ont des compétences éducatives et des ressources affectives ‘mobilisables’, d’autres en ont beaucoup moins. Parfois la relation avec l’enfant est fortement dégradée ou n’est quasi pas investie, parfois on remarque encore beaucoup d’attachement. Certains parents demandent de l’aide, d’autres pas. Certaines familles cumulent des problèmes psychosociaux (décrochage social, pauvreté, alcoolisme, etc.), d’autres ont encore des ressources, etc.

Des situations concrètes vécues par les participants seront les bienvenues ici pour analyse et supervision. Nous élaborerons des stratégies envisageables, en fonction des particularités de chaque situation : soutien psychologique des parents, conseils et aides éducatives concrètes, entretiens et activités formelles, gestion de crise, ‘papotages’ et activités informelles, travail sur l’ambiance, aides sociales concrètes, etc.

Formatrice

Sophie GOUDER de BEAUREGARD est psychologue et psychothérapeute systémicienne. Spécialisée dans la prise en charge des situations de maltraitance infanto-juvénile, elle travaille dans un service SOS enfants. Elle anime, en tant qu’assistante, un séminaire d’études de cas cliniques à l’ULB. Elle intervient également dans le certificat interuniversitaire sur les maltraitances infanto-juveniles (UCL)